I | Les années de jeunesse | 1838-1868 |
II | En hôpital, au service des malades | 1868-1897 |
III | L’Assistante Générale | 1897-1916 |
IV | Les années de guerre | 1914-1918 |
Sources bibliographiques | ||
Postface par Jean-Claude Garnier, sociologue |
Ces « encadrés » sont au nombre de dix-sept, en voici la liste :
À titre d’exemples, quelques uns de ces encadrés sont proposés ici en téléchargement :
Une incroyable succession de fléaux de toute nature a frappé l’hôpital-hospice d’Avranches en ce XIXe siècle.
Déjà en 1798 le flot d’une grande marée avait envahi les cours de l’hospice. En 1817, c’est un véritable “raz-de-marée”1 qui se fait sentir sur toutes les côtes du département. Dans son Histoire de l’hospice d’Avranches, Félix Jourdan rapporte qu’ « un flot énorme, arrivant avec une rapidité étonnante, s’étendit au loin dans les campagnes, bien au-delà des limites des plus hautes marées, déracinant les arbres, renversant les maisons, entraînant les bestiaux. Tous les meubles des appartements du rez-de-chaussée flottaient. Pendant l’hiver de 1837, des pluies torrentielles font déborder la Sée, rivière toute proche ; les prairies sont inondées : « Pendant deux dimanches consécutifs, il ne fut célébré qu’une messe basse dans l’église de Ponts ; les habitants y assistaient montés sur des bancs et accédaient à l’église en bateau. »
En mai 1849, lors d’une grande marée, un orage catastrophique et des pluies torrentielles dévastent l’hôpital ; selon le rapport de la commission administrative : « Dans un instant, toutes les cours intérieures, l’église, les dortoirs, la cuisine, l’office, la buanderie, ont été envahis par les eaux qui enlevaient tous les effets mobiliers. »
Mais ce n’était pas au sauvetage de ces objets que Madame la Supérieure et ses dignes compagnes consacraient leur énergique dévouement.
On les voyait, aidées de toutes les personnes de la maison, même de celles qui étaient encore sous l’influence de la maladie, se mettre à l’eau, et enlever des lits déjà flottants, les infirmes et les malades pour les transporter aux étages supérieurs.. Pendant ce temps, les hommes perçaient les murs pour faciliter l’écoulement des eaux. »
Certains des bâtiments ayant été très endommagés, le conseil municipal d’Avranches décide, en 1851, la rénovation des chambres et la reconstruction de la chapelle.2
En 1858, c’est un incendie qui se déclare et se propage à une vitesse effrayante. « Son foyer était si ardent, surtout dans la chapelle et dans les combles, où étaient entassés de nombreux cercueils en bois blanc, qu’il fallut, faisant la part du feu, se préoccuper uniquement des malades et des infirmes et de préserver les bâtiments contigus. Lorsque les malades, les vieillards, les infirmes et les enfants furent mis en sûreté, on s’occupa des choses mobilières. »
Notes :
- Dans une note explicative datée de 1984 accompagnant une carte d’Avranches, le BRGM [Bureau de Recherches Géologiques et Minières] explique qu’il existe deux types de raz-de-marée. L’un est dû à des séismes sous-marins, l’autre à la conjonction d’une onde de tempête et de la phase d’étale d’une marée de fort coefficient. Il est ajouté que la baie du Mont-Saint-Michel est particulièrement exposée à ces phénomènes, et en particulier aux périodes d’équinoxe. Il y est précisé que les derniers raz de marée importants de ce type datent de 1735 et de 1817.
- Ce chantier est venu s’ajouter à de nombreux autres projets menés par l’équipe municipale autour de Victor Gauquelin visant à transformer la ville d’Avranches.
À partir de 1899, la Troisième République se radicalise.Succédant à Waldeck-Rousseau en mai 1902, Émile Combes, chef du nouveau gouvernement, annonce que son anticléricalisme sera militant. Plusieurs lois sont votées visant directement les congrégations : en six mois, entre les congrégations interdites et celles qui sont refusées, deux mille cinq cents communautés sont dissoutes et leurs membres expulsés des locaux qu’ils occupaient, désormais fermés. En deux ans, trois mille écoles vont être fermées. Puis, la position se durcit et la loi du 3 juillet 1904 interdit l’enseignement à l’ensemble des congrégations. Entre 1904 et 1911, on comptera mille huit cent quarante-trois nouvelles fermetures d’établissements.1
La teneur et l’application brutale de ces lois vont diviser profondément les Français et entraîner de graves conflits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est la rupture avec Rome.
Émile Combes est conduit à donner sa démission en janvier 1905.
Les mois qui suivent la démission de Combes seront marqués par de longs débats autour de la Séparation des Églises et de l’État. La loi, finalement votée le 9 décembre 1905, est condamnée par le pape Pie X. Les inventaires des biens d’Église vont s’effectuer dans un climat très conflictuel. Il faudra de nombreuses années pour trouver un certain apaisement.
Tel était le difficile contexte politique dans lequel Mère Saint Xavier prend ses fonctions d’Assistante Générale de sa congrégation.
Les religieuses de Saint Thomas de Villeneuve enseignant dans les écoles et les pensionnats vont devoir tout quitter et s’exiler à l’étranger. Mère Saint Xavier se préoccupe de leur trouver de nouveaux lieux d’implantation en Belgique, en Angleterre. ; elle les accompagne et les aide dans les difficultés de leur installation. « De retour à Paris, elle se préoccupe de tout ce qui pourrait leur être utile, ne craignant pas d’emballer elle-même les objets, de clouer les caisses, au prix de grandes fatigues. »
Notes :
- L’objectif est aussi de laïciser le personnel soignant. En 1902, émile Combes fait publier un décret obligeant les préfets à créer des écoles d’infirmières laïques pour remplacer les Sours hospitalières.
C’est le début d’une terrible période.Les Sours hospitalières vont à la fois prodiguer leurs soins aux soldats blessés et tenter de soulager les misères de la population civile très éprouvée. Pour pouvoir installer un hôpital auxiliaire dans leurs locaux, les Sours vont à nouveau se séparer du noviciat qui est transféré en Bretagne. Dans les locaux ainsi libérés est organisée l’ambulance N° 55. Mère Saint Xavier malgré les fatigues de son âge, elle a soixante-seize ans, va s’investir totalement dans cette nouvelle mission, durant ces cinq années de guerre, jusqu’à l’épuisement de ses forces.
Concernant ces années de guerre, voici ce qu’on peut lire dans la circulaire : « Mère Saint Xavier fut toujours une ardente patriote; son cour vibrait douloureusement au récit des souffrances et des efforts surhumains de nos braves soldats. De toute son âme elle se dévoua aux chers poilus. »
Ainsi, après vingt ans, elle retrouvait son premier métier d’hospitalière.
Vers le printemps 1916, Mère Saint Xavier accompagne, pour quelques jours, Mère Saint Maurice à la Maison de Soissons où cette dernière est nommée Supérieure. Voici ce qu’elle écrit : Être au Front dans la zone de l’Armée, ne voir guère que des soldats dans la campagne et leurs guérites dans les champs, entendre les canons, mitrailleuses et marmites1, ce n’est pas banal. On connaît mieux la vie de nos poilus, on admire davantage leur vaillance et l’affection pour ces braves prend tout le cour. J’ai fait un quart de lieue dans les boyaux qui conduisent à nos tranchées, je connais maintenant les barrages en fil de fer, j’envie Sour Saint Maurice, je serais volontiers restée avec elle.Gardons à l’esprit que Mère Saint Xavier a bientôt soixante-dix-huit ans !
Notes :
- Marmite, dans l’argot des combattants français de 14/18, désigne des projectiles allemands, en particulier les Minenwerfer, sans doute en raison de leur forme.
Page 74 | L’accueil des nouveau-nés abandonnés par les Sours hospitalières de la Congrégation des Sours de Saint Thomas de Villeneuve. Ce document provient du service des archives de la congrégation | |
Page 76 | À l’hôpital d’Avranches, le tour, pour la dépose des enfants abandonnés, était situé à gauche de l’entrée de la chapelle ; son emplacement, obturé par une maçonnerie de facture moderne, est toujours visible. Sur cette photo, il est signalé par un pointillé. | |
Page 80 | La guerre de 1870.
de Lonlay Dick, Français et Allemands Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871, Paris, Garnier Frères, 1890, vol. 5, dessins de l’auteur. |
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Page 80 | La guerre de 1870.
Charge des 8e et 9e cuirassiers (Brigade Michel) dans la grande rue de Morsbronn (6 août 1870) [Il s’agit de la fameuse charge de Reichschoffen] de Lonlay Dick, Français et Allemands Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871. |
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Page 98 | L’allaitement des nourrissons par les ânesses à l’hospice des Enfants-Malades. L’écurie fut installée en 1880. Dessin d’après nature par M. De Haenen « L’Illustration » du samedi 9 juillet 1887 | |
Page 132 | L’édit royal de Louis XIV de juin 1662 a pour titre edit contre les faineants | |
Page 178 | En Isère, le 29 avril 1903, l’expulsion des moines. du couvent de la Grande-Chartreuse, | |
À Tourcoing, une affiche signée du maire, en mars 1906, annonce qu’il sera procédé à des inventaires auxquels il est recommandé de ne pas s’opposer. | ||
Image bien connue de protestation de villageois en 1906. Pour empêcher qu’il soit procédé dans leur église à l’inventaire prescrit par la loi, les habitants de Cominac, en Ariège, ont posté des ours devant la porte. | ||
Page 220 | En 1914, le 25 septembre, dans les locaux laissés libres par le transfert du noviciat en Bretagne, les Sours hospitalières de Saint Thomas de Villeneuve organisent une structure de soins répertoriée sous le nom d’hôpital auxiliaire ou ambulance. L’ambulance n°55, fonctionnera jusqu’au 31 décembre 1918. |
D’une guerre à l’autre, Marie Girard religieuse hospitalière
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